Revue des marchés de novembre 2023
Gestion de placements Canada Vie - 7 décembre 2023
Pour le mois ayant pris fin le 30 novembre 2023
Introduction
Les marchés boursiers mondiaux ont rebondi en novembre, aiguillonnés par la perspective que la politique monétaire contraignante des banques centrales puisse s’achever sous peu. On parie déjà sur la date à laquelle celles-ci commenceront à baisser les taux d’intérêt. La Réserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre les ont maintenus à leur rencontre de novembre.
En dépit de l’optimisme exprimé à l’endroit des actifs à risque, les conditions économiques demeurent plutôt apathiques. L’activité commerciale mondiale, mesurée par celle des secteurs manufacturiers et des services, a été affaiblie par le déclin de la demande imputable aux conditions financières serrées. En Amérique du Nord, l’inflation a ralenti tandis que le marché du travail a perdu de son dynamisme. Au troisième trimestre, l’économie canadienne a rétréci de 1,1 % sur une base annualisée, tandis que celle des États-Unis aurait crû de 5,2 % selon une deuxième estimation.
Au Canada, l’indice composé S&P/TSX est allé de l’avant, poussé par les secteurs des technologies de l’information et financier. Les actions américaines ont rapporté de solides retours ce mois-ci. Les rendements des obligations à 10 ans des gouvernements canadien et américain ont été entraînés vers le bas par l’espoir que les taux d’intérêt aient atteint leur sommet. Le prix de l’or a progressé, mais celui du pétrole a reculé.
Au Canada, les ventes au détail et le mini-budget fédéral viennent au secours de l’économie
Bien que Statistique Canada et les économistes avaient annoncé une stagnation des ventes au détail de 0,0 % en septembre, elles ont monté de 0,6 %. Les ménages canadiens tiennent bon alors même qu’ils sont aux prises avec une inflation élevée et des coûts d’emprunt considérables. Cette hausse a été menée par l’augmentation des recettes des concessionnaires automobiles, des supermarchés et des stations d’essence. Cette vigueur pourrait se prolonger en octobre, car Statistique Canada prévoit une croissance de 0,8 %. Si cette remontée a été encourageante pour l’économie canadienne, des données sous-jacentes indiquent une certaine instabilité, ce qui soulève de l’inquiétude quant à la constance future des dépenses des consommateurs. Les ventes au détail de base, qui exclut celles des concessionnaires automobiles et des stations d’essence, ont perdu 0,3 % en septembre, suggérant que ce sont surtout les achats plus coûteux qui ont fait grossir les chiffres. Quoi qu’il en soit, l’accélération des dépenses soutiendra le produit intérieur brut du Canada en septembre et en octobre. Étant donné que les conditions économiques sont incertaines, le gouvernement fédéral cherche à consolider l’économie canadienne et à minimiser les répercussions des conditions budgétaires difficiles. Dans sa mise à jour économique, le gouvernement a annoncé de nouvelles dépenses se chiffrant à 20,8 milliards $ pour les six prochaines années ainsi que son intention de réduire le déficit pendant cette même période.
Aux États-Unis, le marché de l’habitation prend du mieux
Les chiffres de novembre montrent que le marché de l’habitation américain pourrait se relever au cours des mois à venir. En novembre, toutefois, l’activité est demeurée sous pression. En octobre, les ventes de maisons existantes avaient dégringolé de 4,1 % à 3,79 millions, soit le creux le plus marqué en un mois depuis 2010. La faible demande jumelée au loyer de l’argent élevé et à une offre très basse est venue plomber les ventes. Bien que le nombre d’inscriptions demeure modeste, les Américains montrent un désir accru d’acheter une résidence. La Mortgage Bankers Association (MBA) — l’association des banquiers accordant des prêts hypothécaires — a rapporté que les demandes, y compris celles touchant à l’achat de maison, ont augmenté chaque semaine en novembre. Cette recrudescence coïncide avec la diminution des taux hypothécaires et l’espoir grandissant que la Fed songerait à mettre fin aux hausses de taux. La MBA déclare que le taux fixe pour un prêt à 30 ans est passé de 7,86 % à la fin d’octobre à 7,37 % au cours de la semaine ayant pris fin le 24 novembre. Si la demande en matière d’habitation s’intensifie, l’activité sur le marché immobilier pourrait s’amplifier.
Dans les pays développés, les pressions inflationnistes s’allègent
Plusieurs pays développés ont annoncé que l’inflation s’essouffle, ce qui pourrait inciter les banques centrales à mettre bientôt fin à leur politique de resserrement monétaire. Cependant, elle surpasse encore les cibles, et l’inflation de base, qui exclut certains biens plus volatils, demeure relativement élevée. Les banques centrales ont donc jugé bon de rappeler qu’il est possible qu’elles doivent de nouveau majorer les taux d’intérêt. Au Canada, l’inflation a reculé à 3,1 % en octobre contre 3,8 % en septembre. Le pourcentage d’octobre se trouvait sous celui prévu par les économistes, ce qui invite à croire que la politique monétaire combative de la Banque du Canada sert bien son but de ralentir l’activité économique et l’inflation. De même, aux États-Unis, l’inflation a glissé de 3,7 % à 3,2 % en octobre, principalement en raison du relâchement des prix de l’énergie. De l’autre côté de l’Atlantique, l’inflation s’est également infléchie en Europe et au Royaume-Uni à 2,9 % et 4,6 % respectivement. Dans les deux cas, elle excédait les 10 % il y a moins de 12 mois. Les regards se tournent maintenant vers les banques centrales de ces deux territoires qui feront leur dernière annonce de 2023 quant aux taux d’intérêt dans vers la mi-décembre. Les récents chiffres de l’inflation indiquent que ces banques centrales devraient clore l’année sur une pause.
En Chine, les conditions économiques s’améliorent
Il semble que l’économie chinoise soit en train d’amorcer un virage et de se stabiliser, comme en témoignent certains indicateurs. Elle s’est redressée de 4,9 % d’une année sur l’autre au troisième trimestre, mais il n’en reste pas moins que la faiblesse de la demande intérieure et extérieure pèse sur son activité et que le marché immobilier demeure fragile. Néanmoins, les derniers résultats risquent d’apaiser quelques-unes de ces craintes. Les ventes au détail se sont envolées de 7,6 % d’une année sur l’autre en octobre, plus rapidement qu’en septembre et au rythme le plus marqué que depuis mai. La production industrielle a prospéré de 4,6 % sur une base annualisée en octobre, soit un peu plus qu’en septembre.
Comme nous l’avons mentionné plus haut, le marché de l’immobilier chinois a été une source de faiblesse et d’inquiétude pour l’économie chinoise. Bien que la situation demeure problématique, le gouvernement entrevoit créer un train de mesures pour le soutenir. Ainsi, il entend injecter de l’argent dans des programmes de logements abordables. Parallèlement, les régulateurs financiers cherchent à faire en sorte que les institutions financières ne retirent ou n’interrompent pas leurs prêts aux sociétés immobilières.