Revue des marchés de septembre 2024

Canada Vie - 8 octobre 2024

Pour le mois ayant pris fin le 30 septembre 2024

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux ont bougé vers le haut en septembre. Plusieurs banques centrales ont abaissé les taux d’intérêt au cours du mois dans l’espoir de relancer leur économie respective. Parmi elles, la Réserve fédérale américaine (Fed) a procédé à une coupe majeure de 50 points de base (pb). L’inflation à l’échelle mondiale continue de s’essouffler, mais on craint de plus en plus qu’elle remonte dans les mois à venir, car le coût de l’énergie pourrait augmenter étant donné que son prix de base était peu élevé en 2023. L’activité économique mondiale demeure médiocre. La hausse touchant au secteur des services est invalidée par la faiblesse persistante du secteur manufacturier. Partout dans le monde, le taux de chômage s’élève, signe que le marché du travail fléchit.

 

Le principal indice canadien, l’indice composé S&P/TSX, a affiché un gain dû aux secteurs des soins de santé et des services d’utilité publique. Les rendements des obligations gouvernementales à 10 ans du Canada et des États-Unis ont chuté. Le prix du pétrole a reculé et celui de l’or a monté.

 

Les Canadiens dépensent davantage depuis les réductions de taux

Les données révèlent que les ménages canadiens ont repris confiance après les réductions de taux effectuées par la Banque du Canada (BDC) en juin. Les ventes au détail se sont relevées de 0,9 % en juillet, la hausse la plus importante depuis avril 2023. Elles ont augmenté du côté des véhicules à moteur et des pièces de rechange, éléments sensibles aux taux d’intérêt. Elles ont également monté chez les détaillants d’aliments et de boissons. L’avenir s’annonce plutôt encourageant. Statistique Canada estime que les ventes au détail ont gagné encore 0,5 % en août.

 

Il n’en demeure pas moins que ces chiffres sont accueillis avec réserve, car les conditions financières restent serrées et malmènent plusieurs ménages canadiens. Lors de sa rencontre de septembre, la BDC a encore soustrait 25 pb de son taux directeur à un jour qui se chiffre désormais à 4,25 %. La BDC a déclaré que la récente faiblesse du marché du travail, la baisse de l’inflation et le ralentissement de l’activité économique l’avaient incitée à procéder à sa troisième coupe consécutive. La BDC va cependant analyser soigneusement les prochaines données avant d’arrêter ses décisions futures. La banque centrale du Canada a ajouté que le fait que l’inflation tombe trop en dessous de la cible des 2 % est un sujet d’inquiétude pour ses administrateurs. Au pays, les conditions économiques ambiantes nécessitent du soutien, ce qui devrait conduire la BDC à diminuer les taux une fois de plus cette année.

 

La Fed commence par une réduction de taux considérable

Lors de sa rencontre de septembre, la Fed a baissé les taux d’intérêt pour une première fois depuis 2020. Et cette baisse en a été une d’importance. La Fed a soustrait 50 pb du taux cible des fonds fédéraux qui se situe désormais entre 4,75 % et 5,00 %. Les marchés s’attendaient à un allégement de 25 pb. Les administrateurs de la Fed, voyant l’inflation fléchir, croient de plus en plus qu’elle va atteindre sa cible de 2 % et s’y maintenir. Bien que l’ampleur de la réduction soit imputable principalement au recul de l’inflation, la récente faiblesse du marché du travail a poussé la Fed à prendre cette décision. Au cours des quelques derniers mois, la création d’emplois a déçu et le taux de chômage a atteint un sommet depuis octobre 2021. Par ailleurs, la Fed a publié ses prévisions trimestrielles. Elle s’attend à ce que l’indice des prix des dépenses de consommation personnelles soit de 2,3 % cette année, soit moins que sa prévision antérieure de 2,6 %. De même, elle estime que l’économie américaine ne gagnera que 2,0 % cette année et non 2,1 % comme elle l’avait annoncé antérieurement. Compte tenu de ces nouveaux chiffres, les administrateurs de la Fed tablent sur une autre diminution de 50 pb cette année. 

 

La BPC instaure d’importantes mesures de relance

En 2024, l’économie chinoise a lutté pour retrouver son aplomb, ce qui a remis en cause la cible de croissance économique de 5 % du gouvernement pour l’année en cours. Par conséquent, les marchés ont demandé à l’état et à la Banque populaire de Chine (BPC) de mettre en œuvre des mesures propres à aider l’économie du pays. La BDC est intervenue en annonçant plusieurs dispositions qui, espère-t-elle, stimuleront la demande intérieure et soutiendront le marché de l’immobilier en difficulté. Elle abaissera le taux de prise en pension à 7 jours de 20 pb, et de 30 pb les coûts d’emprunt de la facilité de prêt à moyen terme à un an. Elle a ajouté qu’elle enlèverait 50 pb au ratio des réserves obligatoires, ce qu’elle a fait le 27 septembre. Ces actions ont pour objectifs d’injecter des liquidités dans le système et d’accroître l’activité en matière de prêts. Elles pourraient être une solution au problème persistant qu’a l’économie chinoise quant à la demande intérieure. En ce qui a trait à la problématique du marché de l’immobilier, la BPC a fait savoir qu’elle abaisserait les taux hypothécaires et la mise de fonds minimale pour l’achat d’une deuxième maison. Les investisseurs ont applaudi les velléités de la BPC de stimuler l’économie. Les marchés boursiers chinois ont progressé ce mois-ci.

 

La croissance économique stagne au Royaume-Uni

En juillet, et pour un deuxième mois consécutif, le produit intérieur brut du Royaume-Uni n’a connu aucune croissance (0,0 %). De plus, au deuxième trimestre, la croissance a été de 0,5 %, contre 0,7 % au premier trimestre. L’économie du Royaume-Uni est lestée par la faiblesse du secteur manufacturier, due à une demande, tant intérieure qu’extérieure, moindre. En revanche, l’activité du secteur des services a participé à la croissance. Les consommateurs, qui ont du mal à composer avec l’inflation et le loyer de l’argent élevés, ont moins dépensé. Par conséquent, la Banque d’Angleterre (BoE) a réduit son taux directeur de 25 pb à 5,00 % lors de sa rencontre d’août. Elle l’a cependant maintenu à sa réunion de septembre. Bien que certains signes indiquent que l’économie aurait besoin d’un peu de soutien, la BoE croit qu’elle a eu raison de maintenir le taux, car elle veut être certaine que cela a freiné l’inflation. La BoE prévoit tout de même d’abaisser de nouveau les taux d’intérêt. Dans ce pays, l’inflation s’est chiffrée à 2,2 % en août, tout comme en juillet. Bien que ce pourcentage frôle la cible de la BoE, celle-ci croit qu’il risque d’y avoir des pressions à la hausse sur le prix du pétrole au cours des prochains mois, ce qui pourrait maintenir l’inflation relativement haute. Il est probable que la BoE diminuera de nouveau les taux d’intérêt au quatrième trimestre, car les consommateurs ont besoin d’un coup de pouce.